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L’Amérique n’existe pas, de Peter Bichsel, mis en scène par Dominique Lurcel, à l’Essaïon

Oct 01, 2020 | Commentaires fermés sur L’Amérique n’existe pas, de Peter Bichsel, mis en scène par Dominique Lurcel, à l’Essaïon

ƒƒ article de Nicolas Brizault

Peter Bichsel a écrit moult petites merveilles, pour les grands et les moins grands, comme on dit. L’Amérique n’existe pas est justement issu d’Histoires enfantines, publié en 1971. L’idée est amusante, un bonhomme curieux et sympathique qui nous raconte sa (ses) vie(s) en plein milieu d’une foule de cartons sauvages qui envahissent son salon, son univers. Il déborde d’idées surprenantes, et comme la salle de l’Essaïon est assez petite, on se sent plongé plus encore dans un partage singulier. Que va-t-on voir surgir de tous ces cartons ? On dirait presque ici ou là de la poussière d’étoile… Les histoires se suivent, les envies, les détails nous sont servis par Guillaume van’t Hoff, qui sait parfaitement modifier chaque demie seconde en une autre demie seconde, qui ne ressemble en rien à la précédente. Son talent associé avec celui rebondissant de Peter Bichsel est forcément efficace. La curiosité frétille, pourquoi pas une fascination. L’idéal pour ressentir tout ça au mieux, est d’avoir huit ans, c’est sûr. Là, vraiment, tout doit fonctionner, rebondir encore plus. Les images surprenantes doivent se diffuser, en créer d’autres, cet homme sans doute fascine les marmots, leur fait ouvrir les yeux, qui sait ?

Quand on est un peu plus vieux, c’est différent. On comprend vite, on sourit, oui, on s’envole aussi. Un éclat de rire ici où là, des bribes de rajeunissement qui font du bien. Et puis la tentation de regarder sa montre discrètement chatouille de plus en plus. Le personnage termine par lasser. Un jeu intéressant mais qui semble un peu trop entouré de carton au bout d’un moment. La sensation qu’un « allez, riez, allez, s’il vous plaît… » se répète. On voudrait tant nous prouver que ce que nous avons là, sous les yeux, est drôle. De folles aventures. Encore et encore. Regardez ! Encore un petit coup ! Des rebondissements SOS. Bref, pour les jeunes enfants, pas de doutes, pour les parents, beaucoup moins sûr.