ƒƒ de Florent Mirandole

© DR

Everett Ruess est heureux. Ce jeune homme américain né au sein d’une famille aimante de l’ouest des Etats-Unis au début du siècle a décidé de partir à la découverte des déserts américains de l’Arizona et du Nevada. Ses parents le suivent dans ses pérégrinations à travers les lettres qu’il leur envoie. Jusqu’au jour où ils ne recevront plus de lettre.

L’histoire d’Everett Ruess est une histoire vraie. On découvre petit à petit son parcours par la lecture de ces lettres par les deux comédiens qui jouent ses parents. Frappés par cette disparition, les deux parents ont sillonnés des années après les lieux que leur fils avait visité. Ces scènes sont entrecoupées de morceaux interprétés par la petite troupe de 49 Swimming Pools. Guitare, batterie et voix donnent à cette histoire tragique une épaisseur plus lyrique, plus nationale. Car le destin du jeune Everett Ruess s’est peu à peu inscrit parmi les mythes américains. A travers la disparition mystérieuse de ce jeune homme, l’Amérique a dit adieu à une partie de son innocence, ou de son histoire. Le spectacle est bien construit dans ce sens, puisqu’au fil des dialogues des deux parents comme des balades, on est plongé dans l’Amérique des années 1930. A l’époque où les déboires de Wall Street font vaciller les Etats-Unis se construit un art nouveau, où les Etats-Unis doutent d’eux-mêmes, et explorent à nouveau leurs racines. Ce n’est pas un hasard si le jeune Everett part à la rencontre de peuples indiens, et qu’une légende tenace expliquera sa disparition par son mariage avec une indienne.

L’histoire d’Everett Ruess réveille la nostalgie des balades de Woody Guthrie, ou du retour à la nature Thoreau. Le spectacle laisse apercevoir une facette des Etats-Unis plus nostalgique et plus désespérée que ce que l’on connaît de ce pays habituellement. Mais cette facette semble s’être perdue avec Everett. Le dernier dialogue des deux parents clos physiquement la quête de leur enfant, comme pour laisser définitivement les Etats-Unis regarder à nouveau vers l’avenir.

Cette balade dans les plaines sauvages n’est pas une réussite de bout en bout. Si les interventions du narrateur font souvent sortir l’histoire de ses rails, les dialogues des parents ne font guère plus qu’aider à mieux comprendre le parcours du jeune Everett. Le spectacle se révèle avant tout par la qualité de ses chansons. Animé par sa poésie rock, 49 Swimming Pools aide à faire résonner toute la beauté de cette histoire étrange.

La disparition d’Everett Ruess – Une histoire américaine
sur une idée d’Emmanuel Tellier
Mise en scène : 49 Swimming Pools (collaboration artistique : Alexis Armengol)
Avec Jayne Morley, Alan Fairbairn et Gaël Riteau
bande originale et musique live : 49 Swimming Pools (Fabien Tessier, Samuel Léger, Etienne Dutin, Emmanuel Tellier)
Lettres et récits de voyage : Everett Ruess (adaptation : Emmanuel Tellier et Jayne Morley)
Création lumières et projections vidéo : Franck Rondepierre
Ingénieur du son : Robin Dallier

Du 16 au 18 février 2017

104
5 rue Curial 75019 Paris
Métro Riquet
Réservation 01 53 35 50 00
www.104.fr

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