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La cabane aux fenêtres, de Mathurin Bolze, et La marche, de et avec Mathurin Bolze, Jardin du musée Picasso, Festival Paris L’Eté

Juil 27, 2017 | Commentaires fermés sur La cabane aux fenêtres, de Mathurin Bolze, et La marche, de et avec Mathurin Bolze, Jardin du musée Picasso, Festival Paris L’Eté

© Christophe Raynaud de Lage (La cabane aux fenêtres)

 

© Jean-Louis Fernandez (La Marche)

ƒƒƒ et ƒƒ article de Nicolas Brizault

Hier soir une maison-cabane en bois, aux multiples fenêtres, ouvertes sur l’Hôtel Salé, musée Picasso, nuit tombante. Il fait de plus en plus froid. On râle et on se plaint, tous d’accord, grognons et en retard. La grande porte rouge du jardin se ferme lentement. Devant nous donc, une sorte de mini décor surélevé, une pièce un peu pauvrette et vide que l’on remplit de notre côté de points d’interrogations. Puis une porte s’ouvre, un homme apparaît. Normal me direz-vous. Oui, à trois mètres du sol, et c’est lui qui va nous faire du bien, c’est lui qui va emplir de vraie magie cette soirée voltigeante.

Magie et poésie, si, si, vraiment, le sol de cette maison étrange est une sorte de trampoline qui permet à Karim Messaoudi non pas de rebondir, plus encore, non pas de voler, mais de nous laisser imaginer qu’il va aller « légèrement » d’un mur à l’autre, en enfilant son imperméable (le malin il va avoir plus chaud, lui), en se servant un verre d’eau, puis en décidant de marcher sur les murs qui l’entourent, oui, vraiment il nous emporte, il sème de la beauté un peu partout, la cueille puis nous l’offre.

Le talent explose forcément et réclame à tout prix le pluriel : conception, son, lumières, scénographie et régie(s). Sans doute ont-ils tous énormément travaillé pour que La cabane aux fenêtres et son occupant semble tout simplement sorti d’un rêve, vous savez, quand tout devient à la fois étrange et sympathique, à l’envers et délicat, surprenant et sans aucune loi réelle, plus de haut ni de bas, ici et là s’échange, royaume du peu importe. Il ne faisait plus froid dans ce jardin, des mouettes rieuses ont chanté, et nous, vraiment, ne savions plus comment dire suffisamment merci…

Après un intermède musical un peu piquant de Sonia Wieder-Atherton, sur le perron de l’Hôtel, nous avons retrouvé le talent de Mathurin Bolze avec La Marche, et Mathurin lui-même, voltigeant sur, ou plutôt dans une roue géante. Belle idée, très bon travail, des échos significatifs avec les fenêtres illuminées de la première partie. Mais hélas un poids bien plus présent lui aussi, beauté, intelligence, oui, sans doute aucun, mais nous sommes ailleurs, bien plus haut, rebondissants nous aussi et donc exigeants, terriblement.

 

La cabane aux fenêtres, conception Mathurin Bolze

Interprétation  Karim Messaoudi
Son  Jérôme Fèvre
Lumières  Christian Dubet
Scénographie  Goury
Régie son  Frédéric Marolleau
Régie plateau  Nicolas Jullian

Production Compagnie les mains les pieds et la tête aussi – Lyon. La compagnie Mpta est conventionnée par la DRAC Auvergne Rhône Alpes au titre de l’aide à l’indépendance artistique ainsi que par la Région Auvergne Rhône Alpes. Ses activités sont également soutenues par la ville de Lyon.
En partenariat avec le Musée Picasso

La Marche, de et avec Mathurin Bolze

Son  Jérôme Fèvre
Lumières  Jérémie Cusenier
Régie lumières  Nicolas Julliand

Production Compagnie les mains les pieds et la tête aussi – Lyon, avec le soutien de La Comédie de Valence – Centre Dramatique National Drôme Ardèche
En partenariat avec le Musée Picasso

Le 25 et le 26 juillet 2017 à 21h30
Jardin du Musée Picasso
5 rue Thorigny
75003 Paris

www.parislete.fr

 

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