Critiques // « Histoires comme ça », pièce pour enfants de Rudyard Kipling par la Cie Dottie

« Histoires comme ça », pièce pour enfants de Rudyard Kipling par la Cie Dottie

Avr 15, 2010 | Aucun commentaire sur « Histoires comme ça », pièce pour enfants de Rudyard Kipling par la Cie Dottie

Critique de Florian Fauvernier

La comédie de la passerelle et la Compagnie Dottie présentent quatre histoires comme ça, juste histoire de propager un peu de fantaisie dans notre quotidien de plus en plus sérieux.

Dis, pourquoi la baleine n’avale que de tous petits poissons ?
Pourquoi le chameau a des bosses sur le dos ?
Pourquoi le rhinocéros a une peau pleine de plis ?
Et pourquoi l’éléphant a une trompe ?
Et pourquoi pas en faire des histoires… comme ça !

Une « scientifique » et ses deux assistants nous dévoilent les mystères du monde animal, et répondent à ces interrogations enfantines en empruntant le style malicieux de Kipling.

Rudyard Kipling (1865-1936) surtout connu pour Le Livre de la jungle et L’Homme qui voulait être Roi a parmi ses autres ouvrages pour la jeunesse écrit Histoires comme ça pour sa fille Joséphine. Les histoires, initialement publiées en 1902, étaient illustrées par des estampes de Kipling lui-même.
Il a été considéré comme un « innovateur dans l’art de la nouvelle », un précurseur de la science-fiction et l’un des plus grands auteurs de la littérature de jeunesse ; son œuvre manifeste un talent pour la narration qui s’est exprimé dans des formes variées.
De la fin du XIXe siècle au milieu du XXe siècle, Kipling est resté l’un des auteurs les plus populaires de la langue anglaise. L’écrivain Henry James écrit à son sujet : « Kipling me touche personnellement, comme l’homme de génie le plus complet que j’ai jamais connu ». En 1907, il est le premier auteur de langue anglaise à recevoir le prix Nobel de littérature, et le plus jeune à l’avoir reçu. Par la suite, il a refusé d’être anobli.

Simple et efficace où l’art et la manière de faire avec peu beaucoup d’effet.

D’entrée la simplicité est de mise. Nous sommes bien au théâtre, la vie est là, deux comédiens somnolent devant nous sur scène. Après tout, il est 14h c’est l’heure de la sieste…
Le jeu est là aussi, de cette situation d’attente banale Avela Guilloux met en scène un petit sketch qui amène immédiatement le sourire : Fabien Floris, qui soutient David Gérard endormi, s’amuse à répondre aux borborygmes ensommeillés de son acolyte.
Le ton est donné, l’intégralité de ces Histoires comme ça sera simple, frais et rempli d’ingénieuses idées.

Quand Céline Groussard, scientifique tonique en diable et juste à point dans le décalage fantaisiste, entre en scène, la vie surgit avec elle et le cadre du spectacle est mis. La scientifique s’efforce, comme le font beaucoup d’adulte, de tenir son rôle mais elle voit son vernis craquer constamment. Elle se trouve flanquée de deux assistants qui n’ont qu’un but : rendre compréhensibles des explications techniques qui prennent l’eau…
Fabien Floris volontaire et enfantin et David Gérard, sorte de Gaston Lagaff dégingandé, vont donc tout mettre en œuvre (notamment interpréter des animaux avec des accessoires délicieusement ridicules et volontairement non assumés) pour faire passer la rampe à ses histoires décalées et gorgées de fantaisie.

A souligner également un joli patchwork de tissu qui rappelle qu’un décor rudimentaire peut posséder une élégance poétique.

Simple et efficace.

Histoires comme ça
De : Rudyard Kipling
Traduction : Yves Lecordier (Naive, 2009)
Par : la Cie Dottie
Adaptation et mise en scène : Avela Guilloux
Avec : Céline Groussard, Ludovic Lamaud ou Fabien Floris, Berenice Clerc ou David Gerard
Musique : Emily Loizeau
Décor : Ludovic Lamaud
Costumes : Avela Guilloux

Du 4 avril au 2 mai 2010

La Comédie de la Passerelle
102 rue Orfila, 75 020 Paris
comediedelapasserelle.blogspot.com

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