ƒƒ article de Artémise

© Leo Andres

6 drôles d’oiseaux découvrent la finance. Lucie Vallon expose une vision du monde de l’argent et explique la crise des subprimes de manière nette, précise et mordante.

A travers la découverte d’une pièce de deux euros dans la poche d’un cadavre Lucie Vallon décortique la crise des subprimes  Ainsi 6 clowns grimés de blanc se métamorphosent au fil du spectacle en monstres assoiffés de sang. Les 6 funny birds deviennent une meute de chien affamés qui s’entre dévorent.

La première scène,  stupéfiante, et la suite totalement loufoque nous maintient dans une attente angoissée de l’après. C’est un théâtre grotesque qui laisse le spectateur sur un fil succombant parfois au rire parfois à l’effroi.

Les scènes se suivent et ne se ressemblent pas en alternant des moments de pantomime et des moments de dialogues ou de discours. Sur un rythme de plus en plus frénétique. Les 6 clowns gesticulent, grimacent, le monde s’affole et nous avec lui.

On pense à la série Waking Dead lors des scènes les plus gore mais aussi au travail d’Alexandre Pavlatade la Compagnie n°8 dans Monstre(s) d’humanité pour l’observation et le traitement du monde de la finance. Les personnages bien apprêtés costumés et cravatés grimés de blanc, se dépenaillent et finissent rapidement par se révéler monstrueux et inhumains. On pense également aux poursuites sans fin de Benny Hill et à l’absurde dans les rapports humains des Marx Brothers. Le rythme est vif, les mimiques sont appuyées et c’est tant mieux. Les scènes sont rapides, les dialogues incisifs. C’est aussi efficace et beaucoup plus drôle qu’un cours d’économie ! On ne ressort pas indemne de cette pièce mais c’est bien pour cela qu’on y allait. Le rire et l’inconfort provoqué par les clowns démontre à quel point Lucie Vallon et les 6 oiseaux nous happent et nous questionnent. Car l’absurde de ce monde immatériel qui régente toutes nos sociétés nous glace les sangs.

Malgré la noirceur du thème, le rouge du sang versé, la violence du monde financier est mise en scène de manière  vive et pétillante. Certains moments tel celui où l’on  vend et achète des dettes, sont chorégraphiés tel un ballet précis et frénétique.

Funny birds
mise en scène • Lucie Valon / La Rive Ultérieure
collaboration artistique • Christophe Giordano
chorégraphie • Isabelle Catalan
lumière • Laurence Magnée
scénographie & costumes • Pia de Compiègne
son • Vassili Bertrand

avec • Charlotte Andrès, Stéphanie Farison, Alban Gérôme, Christophe Giordano, Mathieu Poulet, Charlotte Saliou

Théâtre de la Cité Internationale
17, boulevard Jourdan Paris 14
Du 18 au 28 avril
jeu 27 avr. | 19h30 – Représentation suivie d’une rencontre avec Lucie Valon
Réservations :01 43 13 50 60 ou accueil@theatredelacite.com

Be Sociable, Share!

•