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ECHOS, de Mathilda May, Festival Les Singulier·e·s, Centquatre-Paris

Jan 20, 2022 | Commentaires fermés sur ECHOS, de Mathilda May, Festival Les Singulier·e·s, Centquatre-Paris

ƒ article de Nicolas Brizault

ECHOS… Oui une soirée étrange, moitié-moitié. Sly Johnson, chanteur et rappeur tout sourire joue du beatbox, machine magique qui chaque soir va donner une impression différente : sa voix, ces onomatopées et autres grincements sont comme « repris », transmis par un micro quasiment jamais laissé de côté. Nous sommes entre concert, vidéo-rêve et rêve vidéo. Sly Johnson est derrière un immense écran-voile, sur lequel est apparue une femme – Mathilda May qui a créé et mis en scène ce spectacle – qui se couche et s’endort, et hop ! viennent les rêves, animés par Sly Johnson, des rêves qui vont aller dans tous les sens, grimper, descendre, voltiger, des rêves qui vont trembler devant cette femme en nuisette ou bien s’amuser avec elle, jouer un peu, tenter. Idée intéressante, séduisante et on se dit que ces deux personnages si sympathiques auront raison de nous. Parfois oui. Le rythme et une poésie plus que fringante nous donneraient presque envie d’aller danser, et d’ailleurs des spectateurs remuent sur leur siège, si, si, on les voit. Bon signe donc, la vidéo et le son, le vrai, le faux, l’imaginaire proche, ou souhaitant absolument l’être, le réclamant, presque, comme à grands coups de panneaux écrits en gros sur lesquels on voudrait annoncer un surréalisme sans grande inventivité. Et parfois non, le « bon signe » fond très rapidement. Les répétitions s’accumulent et lassent. Ce personnage musicien ne s’enfuit pas du mini-concert-vidéo-concert-mini et nous non plus. Et nous souhaitions nous envoler un peu, profiter, et puis non, les essais sont restés sans succès. On pense à autre chose. L’homme vrai et la femme image s’amusent, se draguent peut-être, comme pour rire, pour rien, comme ça. Oui, et alors. Sensation que Sly Johnson souhaite nous dire « vous avez-vu, c’est drôle, hein ?? Je suis Sly Johnson et avec Mathilda May nous débutons le festival Les Singulier·e·s ». Et c’est long. Répétitif et enfin lassant, oui, qui l’eût cru ? Nous sommes gagnés par nos propres rêves, peu à peu, la tête lourde. Un moment ni extraordinaire ni catastrophique, nous aurions été là emportés pour de vrai, vers le haut ou le bas, dans un sens ou dans l’autre. Non, ici ligne droite avec de temps en temps un espoir giratoire.