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Dégringolade ou l’art de rester debout, Ashley Chen et Pierre Le Bourgeois, Festival Signes d’Automne, Le Regard du Cygne, Paris

Déc 17, 2024 | Commentaires fermés sur Dégringolade ou l’art de rester debout, Ashley Chen et Pierre Le Bourgeois, Festival Signes d’Automne, Le Regard du Cygne, Paris

 

© Céline Allais

 

ƒƒ article de Nathalie Tambutet

Dégringolade ou l’art de rester debout est l’avant dernier spectacle programmé dans le cadre de Festival Danse Signes d’automne du 07 novembre au 21 décembre 2024. Signes d’automne, cette année, dure sept semaines, pour célébrer les quarante années d’existence du Regard du Cygne, ce lieu emblématique de la danse contemporaine. Il accueille et accompagne des artistes de tous horizons. Chaque année se tiennent un festival à l’automne et un autre au printemps, d’une durée de quatre semaines. Un lieu dédié à la danse, à la scène émergente.

Le Studio nous ouvre ses portes. Les deux artistes sont présents, debout, en dehors de la scène. Accolade d’encouragements pour la présentation de leur création avec la compagnie Kashyl, fondée en 2012 par Ashley Chen.

L’alliance d’un danseur et d’un musicien qui tantôt dialoguent, tantôt s’harmonisent, tantôt l’un s’efface pour laisser place au solo et monologue de l’autre et réciproquement, leur art accompagnant celui de l’autre. Cette composition dialoguée nous retrace leur parcours artistique, leur rencontre avec leur art, leurs influences, leurs réalisations, leur propre rêve.

Le danseur compte, il échauffe ainsi son corps quotidiennement avec des exercices avant de répéter les chorégraphies, pour ne pas blesser son corps. Le violoncelle s’emballe, illustrant ce travail jusqu’à l’épuisement, pour un corps domestiqué, mécanique. Quelques instants de répit au sol pour ce corps exténué. Débute la performance dansée et narrative d’Ashley Chen retraçant son rêve, celui dès l’âge de neuf ans d’être un danseur classique. Alterne à un rythme enlevé les dates de ses premières danses, les postures et gestes des chorégraphes pour lesquels il a travaillé dans un désordre chronologique : de Susan Alexander en passant par Merce Cunningham, Trisha Brown et Philippe Decouflé. Il a rejoint le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris à l’âge de 16 ans. Au travers de cette remémoration dansée, nous découvrons l’univers de chaque maître et leurs influences. Un parcours du classique au contemporain, du contemporain au classique, un mélange singulier. Un danseur qui a beaucoup étudié, voyagé dans le monde pour travailler avec de nombreux chorégraphes.

Le violoncelliste par une musique douce l’invite à l’apaisement dans cette course effrénée de sa carrière. Puis il chante a cappella Voir un ami pleurer de Jacques Brel. Est-ce la naissance de leur travail en commun et de leur amitié, le choix de travailler autrement, sans malmener son corps, une suite à donner à son parcours enfin autorisée par tout ce travail ?

Pierre Le Bourgeois, lui, ne voulait pas être violoncelliste. Lors de ses études à Tours en formation Jazz, après le conservatoire de Beauvais, il s’est essayé avec des copains à d’autres façons de faire de la musique. Véritable fanfare de leurs recherches et apothéose de sa virtuosité avec le son du craquement. Lui aussi voyagera dans les univers de nombreux artistes avec qui il compose. L’art de la composition semble être son maître, la création, la liberté teintée de différentes tendances musicales, le rock, l’électro et toujours la recherche de sons.

Une bataille de performance sur la scène du violoncelliste et du danseur puis la communion des deux, témoignage de leur façon de composer ensemble où chacun nourrit l’autre.

L’un voulait être danseur classique, l’autre ne voulait pas être violoncelliste. L’un était dans la performance du corps, l’autre dans la recherche de faire autrement de la musique avec son instrument. Ce qui nécessite une virtuosité. Ils se rencontrent dans la compagnie de Philippe Decouflé, et ils collaboreront au-delà du rêve et de la performance, en quête de leur liberté artistique.

 

Dégringolade ou l’art de rester debout, conception et chorégraphie d’Ashley Chen

Interprétation : Ashley Chen

Composition musicale Pierre Le Bourgeois, d’après J.S. Bach et John Cage

Durée : 50 minutes

 

Le Regard Du Cygne

210, rue de Belleville

75020 Paris

Tél. : 01 43 58 55 93

www.leregarducygne.com

 

 

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