Critiques // Critique • « The Old Woman » d’après l’œuvre de Daniil Harms* au Festival d’automne

Critique • « The Old Woman » d’après l’œuvre de Daniil Harms* au Festival d’automne

Nov 09, 2013 | Aucun commentaire sur Critique • « The Old Woman » d’après l’œuvre de Daniil Harms* au Festival d’automne

ƒƒƒ critique Dashiell Donello

The Old Woman © Lucie Jansch

The Old Womanest un enchantement rarement atteint sur les scènes théâtrales. Robert Wilson nous fait rêver le théâtre dans un espace spatio-temporel d’art contemporain ; où les objets d’art jouent aux accessoires.

Invité d’honneur du Festival d’Automne, Robert Wilson nous fait don d’un rêve de théâtre, vu d’une galerie d’art contemporaine : musicale, lumineuse et magique. Où deux elfes diaboliques et joyeux dansent dans la géométrie onirique de l’univers politico-poétique de Daniil Harms (1905-1942) arrêté sous le régime totalitaire de Staline ; et mort de faim dans une prison d’hôpital à l’âge de 36 ans, pendant le siège de Léningrad.

Pour cet art total qu’est The Old Woman, il fallait le talent d’un danseur mythique Mikhail Baryshnikov, d’un acteur international Willem Dafoe, accompagné par la bonne folie créatrice de Robert Wilson :

J’ai choisi les deux acteurs, Misha et Willem, parce que je pense que leurs différents personnages se complètent bien. Je considère qu’ils ne font qu’un : l’écrivain. Et au cours de la pièce, ils s’échangent : A devient B et B devient A, parce que A et B forment une seule et même entité, et non deux.

Mikhail Baryshnikov et Willem Dafoe, duo céleste, faces blanchies, cheveux diaboliquement cornés, figurent dans des cris de lumière : des acteurs Nô contemporains, des clowns lunaires, une vieille femme qui tient une pendule sans aiguille, un homme roux qui n’avait rien du tout, de sorte qu’on se demande de qui on parle etc.Baryshnikov et Dafoe jouent un poème rêvé, réunis en un écrivain qui écrit sur un faiseur de miracles, qui n’arrive pas à en faire.

Je suis seulement intéressé par le non-sens. Harms

The Old Woman avait tout pour intéresser  Robert Wilson : non réaliste, sans psychologie, politique dans une prose de fait divers, le tout dans une poésie achevée. Merci donc à Robert Wilson de nous faire découvrir ou redécouvrir ce merveilleux auteur que fut Daniil Harms. En douze tableaux la beauté structuraliste de Wilson nous donne une œuvre venue du non-sens pour tenter de comprendre l’absurde de la société des hommes. Une fois n’est pas coutume,  » Un Fauteuil pour l’orchestre » se laisse aller aux bis et autres vivats pour crier haut et fort : c’est beau et grand !

* Kharms à l’anglaise

The Old Woman
D’après Daniil Harms
Mise en scène Robert Wilson
Décors, conception lumière Robert Wilson
Avec Mikhail Baryshnikov et Willem Dafoe
Adaptation Darryl Pinckney
Costumes Jacques Reynaud
Collaboration décors Annick Lavalle-Benny
Lumière A.J. Weissbard
Responsable musique Hal Willner
Spectacle en anglais surtitré en français

Jusqu’au 23 novembre 2013
Du mardi au samedi 20h30 – Dimanche 10 à 15h – Dimanche 17 et samedi 23 novembre à 15h et 20h30 – Relâche lundi

Théâtre de la Ville
2, place du Châtelet – 75004 Paris
Métro : Châtelet-RER : Châtelet-Les Halles
www.theatredelaville-paris.com

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