Critiques // Critique. « L’âge de Prune » d’Aristides Vargas, au Théâtre de l’Opprimé

Critique. « L’âge de Prune » d’Aristides Vargas, au Théâtre de l’Opprimé

Fév 07, 2013 | Aucun commentaire sur Critique. « L’âge de Prune » d’Aristides Vargas, au Théâtre de l’Opprimé

Critique Bruno Deslot

 

Ivres de souvenirs

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Céline et Eléonore, dressent le bilan de leur vie à l’approche de la mort de leur mère. Entre souvenirs insolites et secrets de famille, les deux jeunes sœurs parcourent le temps, enivrées par l’odeur du vin de prune. Une maison de femmes, au sein de laquelle la filiation est suggérée par des vêtements suspendus à cour, comme les arbres, teintés de marron et de vert, invite au voyage. Les deux portes de la grande armoire placée à jardin s’ouvrent sur les fuites imaginaires des deux jeunes filles. L’espace scénique se partage entre le passé et le présent. L’ensemble est fait de guingois et propose un rendu chaleureux, propice à une intimité attachante, une tendre confession. Les deux sœurs revisitent leur passé de manière ludique à la lumière d’un présent éclairant l’histoire de trois générations de femmes ayant vécu dans la vieille maison.
Une mère dévouée à son époux mais trompée par sa sœur esseulée. Une tante en quête d’un bonheur improbable qui empruntera finalement le chemin des possibles. Une autre, tombée du prunier alors que l’odeur du vin de prune enivre ses échanges véhéments avec sa sœur. Le chemin du paradis est-il aussi facilement accessible ?
L’adaptation du roman d’Aristides Vargas propose une énonciation simple et efficace avec cependant quelques maladresses au niveau du champ sémantique oscillant entre un langage moderne et un autre qui tente de se rapprocher du passé. Un point de détail à peine gênant car il devient rapidement difficile d’entendre correctement le texte en raison d’une interprétation toujours en force des deux comédiennes. L’ensemble manque de ruptures, de souffle, de silence afin de mieux cerner ces femmes que les deux jeunes sœurs interprètent. Certes, les comédiennes tiennent la pièce à bout de bras, mais une direction d’acteurs plus fine et modérée aurait sans doute permis de mieux apprécier l’ensemble de la proposition. Quelques coupures et un jeu moins en tension, devraient permettre à cette pièce de prendre une belle envergure.

L’âge de Prune
De : Aristides Vargas
Mise en scène : Jean-Paul Denizon
Traduction et adaptation : Julia Henning et Adeline Arias
Avec : Julia Henning et Adeline Arias
Scénographie : Maria Kefalaki et Laurent Blondeau
Création lumière : Luigi D’Aria
Jusqu’au 17 février 2013 à 20h30, dimanche 17h
Théâtre de l’Opprimé
78 rue du Charolais
75012 Paris
Métro : Reuilly Diderot, Montgallet, Dugommier ou gare de Lyon
Réservations : 01.43.40.44.44
www.theatredelopprime.com

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