Critique de Denis Sanglard –
Daniel Larrieu, danseur aux multiples vies, devient comédien pour les beaux yeux de Divine, personnage travesti qui traverse Notre-Dame-des-Fleurs de Jean Genet. Gloria Paris, le metteur en scène, a souhaité associer la danse au théâtre.
© Laurent Paillier
Que le corps de Divine, qui se rêvait et s’inventait danseur, soit incarné par le geste. Répondant au souhait de Genet lui-même pour lequel « la Divine-Saga devrait être dansée, mimée, avec de subtiles indications. L’impossibilité de la mettre en ballet m’oblige à me servir de mots lourds d’idées précises, mais je tacherai de les alléger d’expressions banales, vides, creuses, invisibles. » Las ! La gestuelle de Daniel Larrieu, sans manquer d’élégance, ne parvient pas à dessiner le personnage de Divine. Surtout, la proposition semble plus esquissée que réalisée.
Nous en restons aux intentions. Rien n’aboutit. Toute la complexité de Louis Culafroy, Divine, n’apparaît guère. C’est une succession de clichés que le mouvement prolonge. Un effet redondant et dommageable qui souligne l’impasse du projet ou du moins de sa réalisation. Que n’arrange pas une narration monocorde. Daniel Larrieu semble quelque peu gêné aux entournures dans ce pas de deux entre texte et chorégraphie. Cela tient davantage du placage, de la juxtaposition. La greffe ne prend pas.
Divine
Variation théâtrale chorégraphiée
D’après : Jean Genet, Notre-dame-des-Fleurs
Mise en scène : Gloria Paris
Chorégraphie et jeu : Daniel Larrieu
Scénographie et lumières : Laurent P. Berger
Costumes : Margaret Strechout
Univers sonore : Le tone
Adaptation : Gloria Paris et Daniel LarrieuDu 17 janvier au 4 février 2012
Du mercredi au samedi à 20h, le mardi à 19hAthénée Théâtre Louis-Jouvet
Square de l’Opéra Louis-Jouvet, 7 rue Boudreau, Paris 9e
M° Opéra, Havre-Caumartin — Réservations 01 53 05 19 19
www.athenee-theatre.com