Critiques // Critique • « 24 heures de la vie d’une femme » d’après S. Zweig à l’Essaïon

Critique • « 24 heures de la vie d’une femme » d’après S. Zweig à l’Essaïon

Déc 13, 2011 | Aucun commentaire sur Critique • « 24 heures de la vie d’une femme » d’après S. Zweig à l’Essaïon

Critique de Bettina Jacquemin

Un léger manque

Dès son entrée en scène, Laure Meurisse braque son regard sur le spectateur. Son œil happe le nôtre pour mieux raconter l’intime ; les vingt-quatre heures troublantes de la vie d’une aristocrate anglaise. Le récit issu de la nouvelle de Stefan Zweig et mis en scène par Freddy Viau s’accompagne de quelques élans mélodramatiques, une interprétation qu’on aurait aimée plus nuancée.

La belle salle voûtée du Théâtre Essaïon accueille une adaptation de la nouvelle de Stefan Zweig, « Vingt-quatre heures de la vie d’une femme ». Dans un décor sobre et inventif, la comédienne Laure Meurisse, vêtue des costumes astucieux de Rick Dijkman évolue au gré des sentiments d’une aristocrate anglaise, tiraillée entre la passion pour un jeune joueur qu’elle sauve du suicide et les devoirs imposés par sa condition sociale. Les intermèdes musicaux proposés par la violoncelliste Mona Lou apaisent une tension dramatique soutenue. Comédienne, la jeune artiste interprète également la femme de chambre et s’identifie à quelques reprises à l’amant polonais ; une proposition ingénieuse rompant une monotonie ambiante susceptible de s’installer.

Avec emphase

Construit de manière linéaire, le spectacle se partage entre la narration et l’interprétation intense et dramatique de la comédienne principale. Si l’alternance interpelle aux premières envolées, elle lasse en longueur. Répétitive, elle éclaire le jeu de la comédienne principale, poussée en permanence vers l’excès dramatique et donnant ainsi l’illusion d’un manque de sincérité. L’ivresse et la passion ne parviennent alors jamais totalement jusqu’à nous.
Pourtant, la comédienne ne manque pas de générosité. Dotée d’une technique irréprochable, elle joue sans compter avec une énergie inépuisable. Quelques nuances auraient, cependant évité l’aspect parfois mélodramatique de l’interprétation, faisant ainsi de ce spectacle, une adaptation totalement réussie.

24 heures de la vie d’une femme
D’après : Stefan Zweig
Mise en scène : Freddy Viau
Avec : Laure Meurisse et Mona Lou
Musiques : Béla Bartók, Antonio Vivaldi et Jean-Sébastien Bach
Scénographie : Nicolas de Ferran
Costumes : Rick Dijkman

Du 12 septembre 2011 au 13 mars 2012
Les lundi et mardi à 20h

Théâtre Essaïon
6 rue Pierre au Lard, Paris 4e
Métro Hôtel de Ville, Rambuteau – Réservations 01 42 78 46 42
www.essaion-theatre.com

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