Critiques // Critique • « Roméo & Juliet », mise en scène de Vincianne Regattieri au Vingtième théâtre

Critique • « Roméo & Juliet », mise en scène de Vincianne Regattieri au Vingtième théâtre

Juil 15, 2013 | Aucun commentaire sur Critique • « Roméo & Juliet », mise en scène de Vincianne Regattieri au Vingtième théâtre

Critique Dominika Waszkiewicz

romeo-juliet-L-fnB6s9

Il est bon, parfois, de flâner au hasard des programmations estivales. Se faire guider par la providence vers des territoires théâtraux rafraîchissants d’enthousiasme. Se laisser surprendre par des propositions scéniques comme celle de Vincianne Regattieri qui nous invite à partager une version strictement masculine de Roméo et Juliette. Why not ? On repense aux joies offertes par le fantastique travail de la compagnie britannique Propeller… Mais, hélas, une bonne idée initiale ne suffit pas toujours.

Roméo et Juliette version strass et paillettes

Entre David Bowie et Rage against the machine, les scènes shakespeariennes s’enchaînent, méconnaissables. Malgré une adaptation plutôt pertinente et des idées parfois intéressantes, le spectacle donne l’impression de flotter, de rester en surface.

Une guirlande d’ampoules encadre un plateau modestement pourvu : deux portants et deux malles composent le sobre décor. Les six comédiens, le visage grimé de blanc, évoluent et se changent à vue dans une atmosphère saturée de poudre de riz et de paillettes. Des micros gisent par bouquets en avant-scène et reprennent les quelques tentatives sonores proposées, puisqu’il s’agirait d’une version « glam rock » de la célèbre pièce… Mais pourquoi faire chanter des comédiens sans voix et, par antithèse, exploiter si peu, par exemple, les capacités vocales de Lauri Lupi ? La mise en scène semble plaquée, artificiellement imposée à une poignée d’artistes, choisis aléatoirement. Alors, ils tentent de montrer un peu ce qu’ils savent faire et s’épuisent dans une série de petits numéros, tours un peu vains malgré toute la bonne volonté du monde.

fd9116_e7aa6dfbaff2baf0ae68e0b8dd9784bd.jpg_srz_295_155_75_22_0.50_1.20_0.00_jpg_srz

© Marie Julliard

« Tout est bien qui finit mal » conclut le frère Laurent

Le problème semble évident : Vincianne Regattieri, en voulant éviter les écueils que pourrait entraîner l’aspect gay friendly de sa mise en scène, ne choisit aucune direction. Elle nous laisse dériver, face à une pièce superficielle où les talents des comédiens restent cruellement inexploités.

Quel dommage de choisir une œuvre d’une telle densité et n’en rien faire sous le fastidieux prétexte de l’originalité à tout prix. Les fils sont pourtant là, visibles et délaissés, comme oubliés dans ce brouillon scénique. Avec un peu d’attention, on devine les choix qui auraient pu être faits et l’on se désole un peu pour les comédiens, somnambules sans guide, abandonnés dans un projet à la fois fade et pourtant prometteur.

 

 

Roméo & Juliet

Adaptation : Alain Sizey et Vincianne Regattieri

Mise en scène :Vincianne Regattieri

Direction musicale et composition : Vincent Heden

Avec : Lucas Anglarès, Sinan Bertrand, Christophe Bonzom, Alexandre Bonstein, Lauri Lupi, Léo Messe


Jusq’au 28 juillet, du mardi au samedi à 21h30 et le dimanche à 17h30
Relâche exceptionnelle le mercredi 24 juillet

Le Vingtième théâtre
7 rue des plâtrières
75020 PARIS
Tél : 01 43 66 01 13
Métro : Ménilmontant

www.vingtiemetheatre.com

 

Be Sociable, Share!

Répondre

You must be Logged in to post comment.