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Critique • Callas à la Manufacture des Abbesses

Août 27, 2012 | Aucun commentaire sur Critique • Callas à la Manufacture des Abbesses

Critique de Camille Hazard

Du sacré au profane

Le Début du spectacle s’ouvre sur une ovation du public pour la Callas.

Celle qui, encore une fois, on imagine lors  d‘un concert, vient d’offrir sa voix en sacrifice, devant un public en liesse, s’apprête maintenant, à tenir une conférence de presse.

Assise à une table, face à une multitude de micros prêts à dévorer chacun de ses mots, elle prend son temps, son souffle, balaye l’espace du regard, et enfin, se lance dans une langoureuse confidence.
Noémie Bianco réussit un beau travail d’actrice, s’immergeant dans le personnage, sans jamais le mimer ni le caricaturer. Sa composition impressionnante de la voix, sa gestuelle, ses regards, ses airs de ressemblance, parviennent à nous troubler ; nous nous prenons à rêver que la Diva est bien là devant nous !
En couchant sur papier, en modelant cette foule d’interviews, données par la chanteuse au cours de sa carrière, l’auteur Jean-Yves Picq nous offre l’avantage de connaitre la femme qui se cache derrière le monstre sacré. Un personnage paradoxal se révèle entre les lignes. Moments de faiblesses, d’envies, de doutes, d’extrême sincérité se mêlent au faste clinquant de cette femme insatiable. De l’envie de se confier, naît un réel besoin d’introspection et celle qui faisait mine tout à l’heure de dévoiler peu à peu sa vie créatrice, s’oublie maintenant en rêvant d’une glace savourée au milieu d’une rue piétonne. Cette introspection amène des changements d’états, des ruptures, de la vie. Noémie Bianco s’enveloppe de couches diverses jusqu’à incarner ce personnage complexe.

Mais le texte ne se contente pas, bien sûr, de narrer quelques anecdotes quotidiennes sur La Callas. Non, c’est aussi une confession sur le métier de la création, sur la recherche de l’artiste. Quel chemin emprunte-on pour dévoiler la plus pure des notes, pour chanter et interpréter les partitions des plus grands génies de la musique classique ? Comment l’obsession d’atteindre la perfection germe-t-elle dans l’esprit ?

Le metteur en scène Jean-Marc Avocat a bien été inspiré de travailler à une mise en scène sobre, tout en faisant confiance à son actrice. Le moindre élément scénographique aurait pu ébranler l’équilibre fragile de ce personnage à fleur de peau, que parvient à tenir, seule, Noémie Bianco.

Callas
De Jean-Yves Picq
Mise en scène de Jean-Marc Avocat
Avec Noémie Bianco

Du 23 août au 7 octobre 2012
Jeudi, vendredi et samedi à 21H00, dimanche à 17h00

Manufacture des Abbesses
7, rue Véron – 75018 Paris
M° Blanche / Abbesses
Réservation 01 42 33 42 03
www.manufacturedesabbesses.com

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