Critiques // Critique • « Aranéide », Chorégraphie de Myriam Gourfink au carreau du temple. Paris Quartier d’Été

Critique • « Aranéide », Chorégraphie de Myriam Gourfink au carreau du temple. Paris Quartier d’Été

Août 01, 2014 | Commentaires fermés sur Critique • « Aranéide », Chorégraphie de Myriam Gourfink au carreau du temple. Paris Quartier d’Été

ƒƒ article de Denis Sanglard

Arane╠üide_photo_┬®Benoi╠ét_Pelletier72dpi_0

© Benoît Pelletier

Une fragile épeire, aux déplacements ténues et têtus, d’une lenteur tendue, là-haut, entre ciel et terre, tisse sa toile délicate. Aranéide est une chorégraphie aérienne de Myriam Gourfink où Clémence Coconnier, suspendue, patiemment brode de ses mouvements délicats une toile invisible. C’est d’une infinie lenteur. Femme-araignée attentive aux vibrations de sa toile, chaque mouvement est d’une délicatesse et d’une précision infime. Le temps lui-même semble suspendu, comme attentif, à ce travail de précision si extrême. Rien n’apparait pourtant de l’effort, de l’énergie formidable demandée pour tant de lenteur méditative. Cela semble si léger… Clémence Coconnier est à la fois le prédateur et la proie. Entre l’action mesurée et l’attente inquiète, fébrile. Toute à la fois prête à bondir et soudain en retrait. Les yeux au ciel, entomologiste d’un soir, nous observons ce minuscule insecte, suspendus nous aussi à cet étrange animal, fascinés par la métamorphose opérée. Quelque chose d’hypnotique advient doucement pour qui se laisse aller à ce rythme contenu et singulier. La musique de Kasper T. Toeplitz, un souffle vrombissant et modulé, participe de cet envoutement tenace. Mais que s’est-il donc passé pendant presque une heure ? En apparence, rien. Rien en apparence que ce très lent glissement progressif d’un point à un autre. Sauf que Myriam Gourfink retrouve l’essence du mouvement, débarrassé de toute scorie. C’est toute la compréhension de celui-ci dans ce qu’il peut avoir de vital et d’urgent, d’instinctif et de simplement nécessaire. Un mouvement brut. Et c’est sans doute sur ce fil délicat et tendu mais solide que cette expression prend toute son ampleur et sa valeur.

Aranéide
Chorégraphie: Myriam Gourfink
Musique: Kasper T. Koeplitz
Trapèze: Clémence Coconnier
Lumière: Séverine Rième
Réalisation structure, rigger : Pierre Yves Guillaumin
Régie Technique, mise en réseau et en espace sonore: Zak Cammoun

Jusqu’au 2 Août à 22h

Le Carreau du Temple
4, rue Eugène Spuller
75003 Paris

Réservations 01 44 94 98 00
www.quartierdete.com

Be Sociable, Share!

comment closed