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Critique • « MARILYN MONROE/Entretiens », de et avec Stéphanie Marc, au Lucernaire.

Sep 07, 2012 | Aucun commentaire sur Critique • « MARILYN MONROE/Entretiens », de et avec Stéphanie Marc, au Lucernaire.

Critique de Solveig Deschamps

« Je sais que je ne serai pas heureuse… »


En 2006, Michel Schneider (écrivain, énarque, psychanalyste et directeur de la musique et de la danse de 1988 à 1991) nous livre son roman « Marylin dernières séances ». À partir de documents et témoignages, il imagine les dernières années de Marilyn, luttant contre son mal de vivre avec l’aide du psychanalyste Ralph Greenson, trente mois d’échange qui n’empêcheront pas la trop jolie blonde de faire son dernier « Pou pou pi dou » le 5 août 1962, redevenant enfin Norma Jean Baker. Peut-être avez vous eu la chance d’entendre les feuilletons radiophoniques adaptés du livre de Michel Schneider sur France Culture cet été…
Stéphanie Marc, comédienne et metteur en scène notamment au CDN théâtre des 13 vents à Montpellier, a puisé dans le roman pour nous livrer sur le plateau sa Marilyn du « No return ».

Terriblement triste

Elle est seule, coincée derrière un bureau côté jardin qu’elle ne quittera pas de la représentation, seule avec elle même, ce qui la rattache à nous analystes d’un soir, ce sont les mots de Marilyn, autant de phrases qu’elle nous confie comme pour échapper à elle même, une lampe qu’elle allume et éteint obsessionnellement et presque paisiblement essayant de réunir les éclats de cette fin de vie en morceaux, perruque noire, on la devine nue sous ce manteau noir trop chaud pour la saison. Stéphanie Marc a eu l’intelligence de ne pas vouloir ressembler à l’actrice, nous sommes face à une femme, au destin un peu particulier, mais avant tout une femme au prise avec sa mère, les hommes, le sexe, l’amour, le cinéma. D’ailleurs Marilyn ne voulait elle pas échapper à cette image de jolie blonde stupide .

«… Mais je peux être gaie. »
Nous entrons de plein fouet dans cette vie que nous croyons connaître, un peu voyeurs, nous savions déjà que Marilyn était cassée, fêlée, et tellement intelligente et magnifique. Et ce soir il nous manque sa gaieté et sa légèreté et aussi sa fausse naïveté, même les drames en sont porteurs. Nous aurions eu envie de moins de linéarité, de ruptures dans le jeu, il y en a quelques unes, minimalistes et délicieuses mais trop rares. C’est dommage mais ce n’est pas perdu, une soirée prometteuse avec une jolie comédienne qui aurait besoin d’être un peu dirigée, un peu mieux mise en lumière.
Ne pas oublier que les jours de première sont toujours fragiles, un peu trop de bruits peut déstabiliser, et c’est vrai qu’au dessus de nos têtes « Les précieuses ridicules » faisaient un potin du diable et les coups de marteau, peut-être liés aux travaux du restaurant au rez de chaussée, entendus dès le début n’étaient pas favorables à nous faire entrer dans l’intimité de ce spectacle qui, va devenir, prête à parier, un très bel objet théâtral.

MARILYN MONROE/Entretiens
D’après un texte de Michel Schneider
De et avec  Stéphanie Marc
Scénographie et regard Cécile Marc

Du 5 septembre au 27 octobre 2012- Du mardi au samedi à 18h30

Le Lucernaire
53 rue Notre-Dame des champs, 75006 Paris
Métro : Notre-Dame des Champs
– Vavin – Saint Placide
– Raspail
www.lucernaire.fr
Réservation : 01 42 22 26 50

Marilyn dernières séances de Michel Schneider est édité aux éditions Grasset et a reçu le prix interallié en 2006

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