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Critique • «Comme si on s’aime » de Nicolas Vallet Et Charlotte Andres à la Manufacture des Abbesses

Mar 17, 2012 | Aucun commentaire sur Critique • «Comme si on s’aime » de Nicolas Vallet Et Charlotte Andres à la Manufacture des Abbesses

Critique de Rachelle Dhéry

A la manufacture des Abbesses, charmant théâtre aux pieds de la butte Montmartre, où l’accueil est chaleureux et convivial, se joue actuellement une pièce à deux, pour deux, sur le thème de l’amour, dans un lieu bien connu de tous : l’ascenseur.

Quand 2 maladresses se rencontrent…

Elle et lui se retrouvent coincés dans un ascenseur. Elle, pudique, réservée, maladroite, et Lui, romantique et quelque peu gauche se rencontrent tous les jours dans cet ascenseur et descendent au 4ème étage. Petit à petit, l’ascenseur devient lieu de la rencontre, de l’histoire d’amour, de la découverte de l’autre, de l’érotisme et de la séparation.

« Je rêvais d’être coincé avec toi. Moi qui rêvais de te coincer. »

Sur la musique de Dalida, Lui nous dévoile, du public, une série de photos souvenirs en diaporama, sur un écran tendu en fond de scène, à Jardin. Elle, aussi dans le public, entame un dialogue avec lui, et ensemble, timidement, ils montent sur scène. L’ascenseur est symbolisé par un carré de lumière à jardin, mais bientôt, l’espace exigu de ce petit lieu intimiste est brisé, laissant la place à un ascenseur tour à tour fantasmé, dessiné, imaginé, complice et loin des conventions, dont les frontières n’existent que dans les corps et les mots des personnages. Ils sortent des limites de l’espace, du jeu, des corps et des mots grâce à des dessins enfantins créés sur le sol en lino. D’ailleurs, le lino est utilisé avec humour parfois pour représenter leurs émotions comme la pudeur, la gêne, ou la tristesse.

« J’aimerais bien voir l’envers de votre décor »

« Vous avez été remarquable, d’ailleurs, je vous ai remarqué »

Le texte, comme un patchwork de mots, de jeux de mots ou d’expression, comme un assemblage de situations incongrues ou d’émotions, est beau, et se veut dans la lignée du théâtre contemporain. On ne comprend pas tout, mais on ressent. C’est un poème moderne d’amour, enchaînant les répliques dialoguées et les pensées intimes. Les comédiens interprètent joliment des personnages touchants et attachants. Quant à la mise en scène, on nage entre réalisme et  surréalisme, dans une surabondance d’idées. Les corps vont et viennent, sans jamais s’arrêter, et c’est peut-être la seule touche de « dommage », quand on aimerait les voir parfois juste se poser et se parler, pour se découvrir vraiment, et donc, pour les aimer, vraiment.

« Je suis tombée sur votre visage et du coup je suis tombée de ma chaise, ensuite, après être tombée amoureuse de vous, je suis tombée dans les pommes parce que justement je n’en avais pas assez mangé, des pommes. Plus tard, de ne pas vous voir je suis tombée en dépression, juste après être tombée dans la rue, parce que je n’étais pas attentive, je rêvais de vous. Alors si un jour vous vous manifestez, je vous dirai que finalement vous tombez, plutôt bien »

« Comme si on s’aime »,

De Nicolas Vallet et Charlotte Andres
Avec Nicolas Vallet et Charlotte Andres
Mise en Scène de Julien Bouffier
Chorégraphie Marie Barbottin

A la Manufacture des Abbesses
Du 4 mars au 16 mai 2012
7 rue Véron, 75018 Paris – 01 42 33 42 03
Métro Abbesses

http://www.manufacturedesabbesses.com

Une production Trois Petits Points

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