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Compte rendu des rencontres CNT/SACD « Écriture dramatique : quels dispositifs de soutien ? » /2

Oct 17, 2011 | Aucun commentaire sur Compte rendu des rencontres CNT/SACD « Écriture dramatique : quels dispositifs de soutien ? » /2

Chronique de Rachelle Dhéry

Mardi 4 octobre 2011, à la Maison des Cultures du Monde
Rencontres CNT/SACD » Écriture dramatique : quels dispositifs de soutien ? // 2e partie (cf 1e partie)

Pour cette journée, la mise en bouche est assurée par Stéphane Fiévet, délégué au Théâtre, direction générale de la création artistique, Ministère de la Culture et de la Communication, Jean-Paul Alègre, auteur et président de la commission Théâtre du Conseil d’Administration de la SACD et Jacques Baillon, directeur du Centre national du Théâtre.

ÉDITION

Si le but ultime de l’écriture dramatique est bien le plateau, sa publication est un passage obligé en vue d’une diffusion pérenne. Comment fonctionnent ces maisons d’édition ? Quelles relations entretiennent-elles avec les créateurs (auteurs et metteurs en scène) ? Tiennent-elles un rôle de passeur dans le parcours d’un texte vers sa production ? Quelques exemples emblématiques.
Modérateur » Jacques Baillon (CNT) précise que la commission nationale d’aide à la création était gérée avant par le Ministère de la Culture. Ils ont créé un pôle « auteurs » sous la responsabilité de Laurent Lalanne.
Intervenants » Jean-Paul Alègre, auteur et président de la commission Théâtre du Conseil d’Administration de la SACD Il précise que 30 personnes siègent au conseil, que Véronique Perlès de la SACD travaille au pôle auteur utilisateur.
François Berreur, directeur littéraire, également metteur en scène raconte que « Les Solitaires intempestifs » était au début une association, puis est devenue une SARL. Il a publié les premiers textes d’Olivier Py et Rodrigo Garcia, entre autres, et Claude Régy…
Pour lui, une bonne pièce de théâtre est une pièce qui s’ouvre sur scène et pas dans l’écriture. Son crédo se situe surtout dans le théâtre monté sur les scènes publiques. 300 à 400 manuscrits par an sont envoyés chez « Les Solitaires intempestifs ».
Émile Lansman, directeur (Lansman Editeur) pratique, d’après lui, un travail de découverte des auteurs sous forme entre autres de partenariat (ex : avec le centre de la Marionnette). Il se déplace un peu partout pour découvrir les « trésors cachés ».
Il travaille depuis près de 25 ans. Il affirme mettre en avant les « paumés pathétiques ». Il prône avant tout le plaisir de la lecture et affirme « Nous ne fabriquons pas nos propres clones », « Etonnez-nous », « les textes déjà créés ne m’intéressent plus ». Chez Lansman, on compte près de 35 manuscrits édités par an, qui sortent de la fameuse “boîte aux lettres”… [Détails ici]
Monique de Montrémy, présidente des Editions « Les Cygnes » est seule depuis plus de 10 ans. Elle aime découvrir et donner sa chance aux jeunes auteurs .
Hubert Tilliet, directeur des affaires juridiques (SACD)
Pierre Banos, directeur (Éditions Théâtrales)
Sabine Revillet, auteur
Sabine Chevallier, directrice de la collection Théâtre (Espace 34)
Au cours de la rencontre, on évoque notamment :

  • Le concours de théâtre « les journées de Lyon »
  • La « Clause de premier refus » est importante sur les contrats d’édition. Appelée aussi « pacte de préférence », ou « droit de préférence », elle assure à l’éditeur la primeur sur les cinq prochains ouvrages écrits de l’auteur. Si l’éditeur refuse le manuscrit, l’auteur a le droit de contacter un autre éditeur.
  • Pour trier les manuscrits, les éditeurs-lecteurs utilisent souvent des couleurs
  • Participer aux concours, aux appels à projets, est recommandé pour être découverts.
  • Le Prix littéraire « Emmanuel Roblès »
  • Les Editions « Art et Comédie »
  • La souscription publique : avant l’édition, ils fixent un prix inférieur au prix de vente réel, du futur livre.

PRODUCTION / DIFFUSION

Quand un texte a rencontré l’équipe artistique qui le porte au plateau, d’autres soutiens sont sollicités pour la production et la diffusion en France et à l’étranger. Quels sont ceux qui sont dédiés aux écritures contemporaines ? Présentation des principaux dispositifs et témoignages de compagnies.
Modératrice » Cécile Hamon, directrice adjointe du CNT évoque la possibilité que l’Etat débloque 12 millions d’euros sur les trois prochaines années pour l’aide à la production.
Intervenants » Peggy Chazarain, responsable du service Théâtre (Arcadi)
ARCADI est un EPCC missionné par la région IDF et subventionné par la DRAC et applique la comptabilité publique. Elle explique l’aide à la production et l’aide à la reprise, si et seulement si exploitation longue en IDF (10 dates dans un même lieu ou 15 en tournée). Ils ont reçu 144 demandes en 2010 dont 33 projets aidés à hauteur de près de 15000€, versés en amont de la production (60% avant, 40% après). Les budgets doivent être réalistes et sincères.
Plusieurs regards sont portés sur les projets : les conditions économiques, le parcours de la compagnie, le rayonnement sur le territoire. Ils peuvent recevoir les équipes en amont. Sur le dossier, il faut donner envie. Les « plateaux solidaires » lieux qui mettent à disposition leurs locaux pour les compagnies (voir Isabelle Roux d’ARCADI) [Détails ici]
Laurent Lalanne, responsable du Pôle auteurs (CNT)
Pour l’aide à la création : la principale décision pour la répartition des aides est le nombre d’interprètes sur le plateau (ou le nombre de personnages si le texte n’a pas de compagnie). Il faut 20 dates signées.
Pour le CNT, les dramaturgies plurielles bénéficieront d’une aide plus conséquente, car leurs besoins sont multipliés, et elles sont souvent liées à la nécessité d’avoir une résidence de création. Dans le dossier, il faut rendre compte du travail d’écriture, pour les dramaturgies plurielles. Des zones d’ombres sont tolérées au niveau de la mise en scène (penser à le décrire comme une recette de cuisine). Ce qui est important, c’est le tissage des arts entre eux.
Agnès Princet, responsable des fonds de soutiens (SACD)
Le fond SACD théâtre (lyrique, musical) privilégie les rémunérations aux artistes interprètes, des « vrais chanteurs », la musique doit être post 1977, les musiciens doivent être sur scène.

Quelques précisions :

  • Fond Humour et One Man (1 commission par an)
  • Fond musiques de scènes
  • Fond SACD Théâtre (production ou diffusion) avant le 30 mars 2012. Il faut débuter les représentations en juillet, pas avant. L’aide se monte à 15000€ (pour un budget de production de 45000€ minimum). Ils aident 60 projets par an.

Sur le site SACD, on peut trouver un calendrier des subventions.

Marianne Revoy, chef de service Théâtre Drac Ile-de-France (IDF), précise qu’il y a 30 experts provenant de domaines différents, qui changent par tiers tous les deux ans. Ils donnent un avis artistique sur les demandes des compagnies, et évaluent d’après un critère géographique, portent un regard critique sur le plateau, en fonction également de leurs spécialités respectives. Les partenariats développés par la compagnie forment également un critère important, tout comme les autres activités pratiquées sur son territoire (formation, interventions scolaires etc).
600 compagnies directement aidées par l’Etat en France (300 en conventionnement sur 3 ans dont 100 en IDF, 300 via l’aide au projet ponctuelle).

Quelques précisions :

  • L’aide à la production (700 000€) répartie sur 60 aidés par an (sur 200 dossiers)
  • Le conventionnement (8 millions d’euros) réparti sur les 300 compagnies concernées, par an.
  • Dans les premières demandes, il est important de créer un dossier béton en insistant bien sur la démarche artistique. Les conseillers de la DRAC peuvent être rencontrés.
  • Un autre dispositif DRAC : accompagnement artiste ou auteur (10 par an en France)

Nadine Trochet, responsable des projets Théâtre, Cirque, Audiovisuel, direction artistique (Adami)
ADAMI (aide à l’emploi des comédiens) reçoit environ 900 projets par an, dont 166 pour le théâtre, 11 millions d’euros, dont 2 pour le théâtre. L’aide monte à près de 14000€
Les projets doivent être générateurs d’emplois. L’aide doit avoir lieu en fin de parcours, pour compléter le budget. Parmi leurs critères de décision, le passif de la compagnie est étudié.

Nota Bene :

  • Pour faire venir les professionnels pour la présentation d’une maquette ou une lecture, il est préférable d’organiser la manifestation en journée.
  • Le bénévolat n’est pas à mettre en valeur sur les demandes de subventions. Ils sont favorables à la professionnalisation.

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