© Sébastien Armengol
ƒƒ article de Hoël Le Corre
Sous le Chapiteau de la Villette se déploie devant les spectateurs une espèce de toile d’araignée, avec des fils tendus de partout, s’entremêlant, en long, large et diagonale. Comme une forêt de lianes, comme la cage à écureuil des jardins d’enfants, où s’ébattront les sept circassiens. S’y ajouteront au long du spectacle tissus aériens, corde lisse et mât suspendu, autant d’agrès en apesanteur, qui savent aussi régulièrement laisser la part belle aux acrobaties au sol.
Les corps s’élancent alors à la découverte de cette structure aussi accueillante qu’instable. Dans des mouvements animal, poussés par leurs instincts tantôt individualistes, tantôt grégaires, et toujours curieux d’aller à la rencontre de l’autre même si cela doit mener à la confrontation, ils explorent aussi bien l’espace que les relations possibles. En groupe, solitaires ou en couple, les protagonistes sont aux prises ce qui fonde la survie : la continuité et la préservation de l’espèce, la quête de nourriture des corps et des esprits et la solidarité face aux défis de l’existence. Une jolie métaphore, avec des tableaux frôlant l’onirisme qui alternent avec des moments exaltés et d’autres franchement clownesques, dans un rythme intelligent, quoique quelque peu répétitifs parfois.
La musique en live des instruments à cordes rappelle les fils présents au plateau, et les musiciens s’intègrent à la chorégraphie des funambules : une glissade de pieds dansant sur le fil, le frottement d’une main sur le mât ou la réception d’un saut génèrent des vibrations sonores ; celles-ci, reprises par des capteurs, s’articulent avec la composition musicale, pour une ambiance sonore en osmose avec les mouvements et les actions des corps.
Cœurs sauvages nous propose une bulle où le plaisir et le sourire des circassiens rejaillit sur les spectateurs et on ressort en ayant envie de grimper à chaque poteau, de longer le bord des trottoirs et de sauter de pavé en pavé.
© Sébastien Armengol
Cœurs Sauvages, par Les Colporteurs
Conception, écriture et mise en scène : Antoine Rigot, Agathe Olivier
Avec : Valentino Martinetti (danse, acrobatie), Anniina Peltovako (fil, clown), Riccardo Pedri (corde lisse), Molly Saudek (fil), Manuel Martinez Silva (tissu aérien), Marie Tribouilloy (mâts fixe et oscillant), Laurence Tremblay-Vu (funambule), Damien Levasseur-Fortin (guitare, contrebasse), Coline Rigot (violon, voix), Tiziano Scali (électro-acoustique)
Collaboration à la chorégraphie : Molly Saudek
Composition musicale et électro-acoustique : Damien Levasseur-Fortin, Tiziano Scali
Collaboration à l’écriture musicale : Coline Rigot, Raphaël-Tristan Jouaville
Scénographie : Antoine Rigot, Patrick Vindimian
Lumières : Éric Soyer
Costumes : Hanna Sjodin assistée de Camille Lamy
Direction technique : Pierre-Yves Chouin
Régie chapiteau : Christophe Longin, Florent Mérino Régie Olivier Duris (lumières), David Lockwood (plateau), Stéphane Mara (son)
Direction de production, administration : Fanny Du Pasquier
Chargée de production, diffusion : Natacha Ferrer
Chargée de communication : Océane Tiffon
Du 8 mars au 2 avril 2023
Du mercredi au vendredi à 20h
Le samedi à 19h
Le dimanche à 16h
Durée 1h30
Espace Chapiteaux
Parc de la Villette
75019 Paris
Réservations : 01 40 03 75 75
www.lavillette.com
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