// Critiques
Oncle Vania, d’Anton Tchekhov, mise en scène de Galin Stoev, Odéon-Théâtre de l’Europe
© Marie Liebig
ƒ article de Emmanuelle Saulnier-Cassia
Devancée de deux ans par La Mouette (1895) et précédant Les Trois Sœurs (1900) et La Cerisaie (1904), Oncle Vania est une pièce encore plus circulaire que ces trois autres monuments tchékhoviens, avec des points communs bien connus sur lesquels on ne reviendra pas, non plus que de manière détaillée sur l’histoire elle-même...
Perdre son sac, texte et mise en scène de Pascal Rambert au Théâtre des Bouffes du Nord
© Louise Quignon
ƒ article de Nicolas Thevenot
Une immense bâche bleue est tendue au bas de la grande arche qui couronne la scène des Bouffes du Nord. Elle se répand jusqu’à l’avant-scène, et semble suggérer que des travaux sont en cours, que quelque chose pourrait avoir lieu derrière ou plus tard (dans la même soirée Ranger de Pascal Rambert est proposé avec Jacques...
La Mouette, d’Anton Tchekhov, mise en scène de Brigitte Jaques-Wajeman au Théâtre de la Ville Les Abbesses
© Gilles le Mao
ƒƒƒ article de Sylvie Boursier
« Qu’ils crèvent les artistes ! » disait Taddeuz Kantor. Dans La Mouette, Tchekhov n’épargne pas le quatuor d’esthètes de ce théâtre au carré qui parlent pour ne rien dire tout en menant une vie de ratés, obsédés continuellement par leurs problèmes de carrière, leur rivalité, leurs histoires d’amour malheureuses,...
La famille s’agrandit, de et par Marie Desgranges & Marie Dompnier au Théâtre de Belleville
© Bohumil Kostohryz
ƒ Article de Nicolas Brizault-Eyssette
L’homoparentalité va être présenté dans La famille s’agrandit par deux femmes qui vont offrir pour ce thème une succession de mini épisodes. L’une est la future mère, devant sans doute visiter la Belgique pour pouvoir être inséminée. L’autre sera un toubib étrange, la copine ou l’épouse,...
Poor White Trash, l’affaire Tonya Harding, par la Compagnie Les Valeureuxses, de Laura Boisaubert, au Théâtre El Duende
© Grégory Blot
ƒƒ article de Hoël Le Corre
Il est de ces spectacles qui prennent à bras le corps des histoires vraies tant elles semblent sortir tout droit de l’imagination d’un scénariste. Il est de ces spectacles qui reprennent à leur compte des codes télévisuels pour le plus grand plaisir des spectateurs. Poor White Trash est de ceux-là : en s’attaquant à la carrière...
Oublie-Moi, d’après In Other Words de Matthew Seager, adapté, mis en scène et interprété par Marie-Julie Baup et Thierry Lopez, au Théâtre du Petit Saint Martin, Paris
© Frédérique Toulet
ƒƒ article de Hoël Le Corre
Une histoire d’amour commence toujours par une rencontre… Celle-ci ne déroge pas à la règle. Elle pousse même le cliché à son paroxysme, en se passant en boîte de nuit. Une banale drague sur le dancefloor ? Non. Arthur est bien plus joueur et espiègle que ça, et Jeanne, charmée, s’amuse à son tour à s’engager dans...
FEU ! Ceci n’est pas une pipe ni une introduction à la lecture de Karl Marx, de et par Nadège Prugnard, au Théâtre Victor Hugo à Bagneux, dans le cadre du Festival Auteurs en acte
© Jean-Michel Coubart
ƒƒƒ article de Nicolas Thevenot
Un théâtre de rue qui se serait emparé de la scène des nantis. Comme une manif, comme un ardent rassemblement politique, comme une révolte en marche, poing levé, tête relevée, corps dressé, quittant les pavés étudiants, ouvriers, et qui se fomenterait dorénavant depuis les planches des arts vivants....
Grief and Beauty, de Milo Rau, La Colline Théâtre national
© Michiel Devijvier
ƒ article de Emmanuelle Saulnier-Cassia
Grief and Beauty peut rendre le spectateur et le critique pour le moins mal à l’aise. Grief and Beauty ne dépareille pas de ce qui caractérise le théâtre de Milo Rau depuis la création de l’International Institute of Political Murder (2007), puis sa prise de direction du Théâtre de Gand (2018), à savoir mêler comédiens...
En attendant Godot, de Samuel Beckett, mise en scène d’Alain Françon, à La Scala
© Jean-Louis Fernandez
fff article de Denis Sanglard
Que dire quand une création atteint à ce point une certaine idée de la perfection ? Quand une pièce, En attendant Godot, dont on croyait avoir fait le tour, connue et reconnue, vue un grand nombre de fois, soudain vous bouleverse net par un sentiment nouveau, l’impression étrange et malaisante d’être au final passé à côté....
3 annonciations, de Pascal Rambert et Yves Godin, Chaillot – Théâtre National de la danse
© Marc Domage
ƒƒ article de Emmanuelle Saulnier-Cassia
3 tableaux, 3 femmes, 3 langues, 3 atmosphères, 3 annonciations.
Un ange italien (rouge), une vierge espagnole (illuminée), une cosmonaute française (de fortune).
Un flot de parole(s) éthérée(s), un discours féministe, un récit dystopique.
3 points communs : des femmes qui monologuent, qui se mettent à nu (aux sens propre...
Familie, conception et mise en scène de Milo Rau au théâtre de la Colline
© Michiel Devijver
ƒ Article de Sylvie Boursier
Quatre membres d’une même famille, les parents et deux enfants ont été trouvés pendus dans leur cuisine à Calais en 2007. La piste du suicide collectif a été privilégiée après la découverte d’une lettre dans laquelle il était écrit : « on a trop déconné ». Les corps ne portaient aucune trace de violence...
Saga, conception et mise en scène de Jonathan Capdevielle, au T2G
© Estelle Hanania
ff article de Denis Sanglard
Jonathan Capdevielle poursuit l’exploration de son enfance, l’écriture de son roman familial. Après Adishatz/Adieu en 2009, récit d’un arrachement et du refus du déterminisme social, l’envol d’un adolescent homo et la naissance d’une vocation, Saga dresse le portrait d’une famille somme toute banale en apparence, s’il n’y...
Peter Grimes de Benjamin Britten, mise en scène de Deborah Wagner au Palais Garnier
© Javier Del Real
ƒƒƒ article de Sylvie Boursier
« Seul, seul, tout seul, avec une mort d’enfant ». On ne sort pas indemne de Peter Grimes, le miroir sans concession tendu par Benjamin Britten aux spectateurs les confronte à l’humiliation sociale sur fond de chasse à l’homme, de maltraitance d’enfants, de paranoïa délirante, d’alcoolisme et de violences familiales.
Peter...
Ranger, de Pascal Rambert, mise en scène de Pascal Rambert, Théâtre National de Bretagne
© Louise Quignon
ƒƒ article de Emmanuelle Saulnier-Cassia
Autant le dire d’emblée : Jacques Weber porte le texte Ranger et même le sublime ; joué par un autre, il est moins que certain que cela fonctionnerait. Mais c’est sans doute le plus beau compliment que l’on puisse faire à son auteur, Pascal Rambert, qui aime à dire et répéter qu’il écrit pour des comédiens en...