Critiques // Bunraku, Les cerisiers du fleuve Hidaka, Le miracle du Tsubosaka Kannon, Bunraku Kyökai, Week-end Japon, Philarmonie de Paris

Bunraku, Les cerisiers du fleuve Hidaka, Le miracle du Tsubosaka Kannon, Bunraku Kyökai, Week-end Japon, Philarmonie de Paris

Oct 15, 2018 | Commentaires fermés sur Bunraku, Les cerisiers du fleuve Hidaka, Le miracle du Tsubosaka Kannon, Bunraku Kyökai, Week-end Japon, Philarmonie de Paris

 

© Megumi Takizawa

 

ƒƒƒ article de Nicolas Brizault

L’Association de Bunraku du Japon a ouvert le week-end Japon à la Philharmonie de Paris. Avec deux pièces de ce théâtre de marionnettes de grande taille, genre ancien où l’on retrouve le récit chanté, ces marionnettes exceptionnelles et une musique précieuse et fascinante. Le Bunraku, genre dramatique traditionnel, est inscrit depuis 2008 au patrimoine immatériel de l’humanité de l’Unesco. Très importante reconnaissance pour un art curieux, fascinant, étrange où l’on retrouve de la magie, de l’amour et son inverse, de la jalousie, de l’humour pourquoi pas et quelques brins de vengeance.

L’organisation et le mise en place du Bunraku est aussi impressionnante et intéressante que le thème même de ces pièces. Sur le côté droit de la scène, musiciens et récitants, très peu nombreux, pour la seconde ils ne seront que deux, se côtoient et construisent les structures sonores de ces pièces, son histoire, ses paroles devrions-nous dire et son rythme, son accompagnement musical. Les deux se maintiennent, leur présence visuelle est aussi importante que celles des marionnettes.

Celles-ci vont nous envoûter littéralement durant tout le spectacle. Objets très particuliers, « défaits » entre chaque représentation, les têtes rangées d’un côté, les corps d’un autre, seront chaque fois en quelque sorte construits pour accueillir tel ou telle personnage. Les marionnettistes se mettent à trois pour donner mouvements et vie, en quelque sorte, à chaque personnage. Le manipulateur le plus important est à droite, les deux autres sont chargés de mouvements plus légers peut-être mais sont très impressionnants, recouverts d’un costume entièrement noir, dissimulant leurs têtes, les transformant en quelque sorte eux-aussi en marionnette… Leurs jambes sont dissimulées par des éléments du décor, longues barrières devenant pour les spectateurs la scène même de ces marionnettes.

Et là nous sommes transportés, loin, nous attendons dragons, malédictions, princesses et chevaliers. Ils sont là et les marionnettistes disparaissent, ils n’existent plus pour nous. Dans la première, Les cerisiers du fleuve Hidaka, issue d’une légende du 11ème siècle, l’héroïne devient serpent par jalousie, Dans la seconde, écrite en 1875, Le miracle de Tsubosaka Kannon, les questions sur la fidélité, les remords, peuvent détruire bêtement un amour réciproque, mais, suspens…

Découverte donc très intéressante de cet art japonais. A l’origine, ces représentations pouvaient durer une journée, et peu à peu, elles sont devenues plus courtes. Bel avantage, il faut l’avouer.

 

© Megumi Takizawa

 

 

Hidakagawa iriaizakura (Les cerisiers du Fleuve Hidaka), écrite par plusieurs auteurs parmi les Chikamatsu Hanji, Takeda Koizumo et Takemoto Saurobei

Création en 1759

Avec Montomi Kiritake, Tamara Yoshida, Yoshiho-dayu Toyotake, Kosumi-dayu Takemoto, Hiro-tayu Takemoto, Katsuhei Nozawa, Seiko Tsuruzawa, Seiin Tsuruzawa

Durée environ 25 minutes

 

Tsubosaka-kannon Reigen-ki (Le miracle du Tsubosaka Kannon), écrite par le joueur de shamisen Toyozawa Dampei et sa femme Kako Chika

Création en 1879

Durée environ 60 minutes

Avec  Ichisuke Yoshida, Tamao Yoshida, Tamanobu Yoshida, Chitose-dayu Takemoto, Tomisuke Tozozawa, Seiko Tsuruzawa, Tamase Yoshida, Tamasho Yoshida, Tamamichi Yoshida, Tamatoshi Yoshida, Minohisa Yoshida, Tamejuro Mochizuki, Tamenari Mochizuki

 

 

Surtitrages réalisés par Véronique Brindeau et Sylvie Durastanti

Dans le cadre de Japonisme 2018

 

Durée environ 2h avec entracte

 

Philarmonie de Paris

221 avenue Jean Jaurès

75019 Paris

www.philarmoniedeparis.fr

 

 

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