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Barbara amoureuse, chanté par Caroline Montier, chansons de Barbara, collaboration artistique de Caroline Loeb, lumières Anne Coudert, Essaïon, Paris

Nov 20, 2024 | Commentaires fermés sur Barbara amoureuse, chanté par Caroline Montier, chansons de Barbara, collaboration artistique de Caroline Loeb, lumières Anne Coudert, Essaïon, Paris

 

© Sylvie Michel

 

ƒƒƒ article de Nicolas Brizault-Eyssette

Barbara amoureuse. Comment dire… Barbara, quoi. Caroline Montier, très bonne musicienne, ne connaissait pas grand-chose sur Barbara il y a quelques années, et puis hasard balthasar, quelques chansons écoutées, puis ré-entendues, de nouvelles années passées et hop ! un petit spectacle créé. Non pas sur Barbara, mais bel et bien ses chansons, que Caroline Montier semble vouloir offrir aux spectateurs. Du bout des lèvres, Toi, Amoureuse… À sa manière, au piano, jouant un peu de sa « ressemblance » avec Barbara, dite et répétée, pour qu’on se mette à y croire. Oui elle est grande, oui elle est brune, oui elle chante… Cependant comment oser toucher à Barbara se dit-on en entrant dans la salle, est-ce possible ? On attend la Vraie, la Seule… Barbara quoi. Une première chanson et on grogne un peu, blasphème !!!! Puis une deuxième, une troisième, etc. Le plaisir débarque. Oui, cette femme-là, Caroline Montier, a tout à fait le droit de chanter sainte Barbara et en plus, elle s’en tire très bien. À sa façon, en retravaillant le rythme, le texte même semble-t-il, très légèrement ou bien en partant de versions premières, archi premières et sans rien dire à personne ? Allez savoir et peu importe, les vilains amoureux de Barbara se laissent prendre. D’ailleurs, le public a entre 50 et 80 ans, il faudrait qu’un spectacle comme celui-ci fasse tomber amoureux de Barbara de nouvelles générations. Il faut !

Caroline Montier a juste voulu chanter des chansons des années 1962 à 1970 ne souhaitant pas s’enfoncer dans le noir barbaresque. Le connaît-elle si bien ce noir pour juste s’arrêter là ? Peu importe, l’amour qu’on porte à Barbara est totalement personnel, comme souvent l’amour, non ? et ses choix ne nous regardent pas. On s’en fiche presque, le plaisir est de voir une femme assise à son piano redonner vie à ces chansons qui pourtant nous appartiennent. On sent un certain humour chez Caroline Montier, un plaisir à laisser déferler ces quelques chansons. Chez le public, c’est différent, les applaudissements sont un peu lents, comme retenus. Un oubli ? Ou alors Caroline Montier nous a tous eu, on a l’esprit ailleurs, le plaisir est immense, les larmes proches ou déferlantes, allez savoir ? Impression d’être chez des amis, avec une copine qui squatte le piano. Envie de se rapprocher d’elle, de tourner les pages, de chanter, nous aussi. Nous sommes pris, très heureux de découvrir cette voix qui nous paraît nouvelle. Cette voix un peu lente ici ou là, dommage ou pas mal du tout, c’est selon. Impressions de temps en temps qu’une chanson est mal coupée, comme ralentie, étirée. On se perd. On se prend les pieds dans les partitions fantômes. On apprend que d’autres voix ont le droit de chanter Barbara, si, c’est vrai. La preuve. On apprend que bougonner si on « touche » à Barbara peut nous priver d’un petit bonheur tout à fait sympathique. On lutte, grogne, et quel bonheur, non de grogner mais de voir ces chansons, oui, les voir. Les entendre ça va de soi, on a l’habitude, on ne s’y fait pas et on recommence tout le temps. Mais là, on les a sous les yeux, pour de vrai, la résonance est là, tremble parmi les rangs, remonte en nous. Nous fait du bien. Presque envie de remercier cette chanteuse en noir pour cette idée saugrenue. Elle nous fait presque entendre autrement ces chansons glissant vers l’hymne pour nous depuis des dizaines d’années. Ici ça fonctionne, là ça glisse et tombe, par exemple quand une sorte de ressemblance avec le regard de la Vraie est recherchée et mal trouvée. Oui, et alors ? Alors on signe. L’envie de quitter cette salle, puisqu’il est l’heure, n’existe pas vraiment. On voudrait goûter aux autres années, aux autres « façons » de Barbara, tentées, teintées par Caroline Montier, y mettant davantage d’elle-même, effaçant une impression d’essai répété. Envie de dire merci, de dire encore. Toucher à Barbara n’est donc plus répréhensible !

 

© Lionel Blancafort

 

Barbara amoureuse, par Caroline Montier

Chansons de Barbara

Collaboration artistique : Caroline Loeb

Lumières : Anne Coudert

 

Du 11 novembre 2014 au 7 janvier 2025

Durée du spectacle : 1h30

 

Essaïon

6 rue Pierre au Lard

75004 Paris

Réservation : 01 42 78 46 42

www.essaion.com

 

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