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Aujourd’hui Sauvage, Chorégraphie de Fabrice Lambert, Centre Pompidou Paris

Fév 08, 2019 | Commentaires fermés sur Aujourd’hui Sauvage, Chorégraphie de Fabrice Lambert, Centre Pompidou Paris

 

© Jean-Louis Fernandez

 

article de Nicolas Brizault

Du rien pendant dix minutes, du rien qui cependant tourne, plus ou moins bien, parfois éloigné de la légèreté mais soyons libres, ouverts, voyons voir, restons. Difficultés d’écrire ce sur sujet… Envie tout de même de trouver, rechercher des éléments inconnus de soi et qui spontanément font applaudir autour de vous. Beaucoup de bruit pour rien ? Titre déjà utilisé et sans doute ici peu sympathique et pas mérité. Des corps répétant des gestes écrasés et écrasant, devant, dessous, tout autour d’une très belle toile circulaire, tente mouvementée, haut, bas, une, deux, trois, allant et venant, haut et bas.

A l’entrée, des boules Quiès ont été distribuées. Pourquoi pas les lunettes noires ? Des bouquins, un oreiller ? Je suis aigre, mauvais, méchant. Anéanti aussi, et je ne le souhaitais pas. Aujourd’hui Sauvage. Tout tourne, envie d’air, pas d’accord avec cet anéantissement, positif sans doute, anéantissement tout de même, pesant, répétitif à foison, pour moi. Et pourquoi ? Je baigne dans le flou.

On voudrait reconnaître une ou deux touches. Rien ne vient. On félicite le travail de cette troupe, on est heureux de leur joie transpirante à la fin, mais non, vraiment, de mon côté, rien. Si, un peu de honte, de doute, j’ai raté, je passe à côté. De quoi ? Je n’en sais rien. Je vois des gestes durs, forts, ternes. Tout tourne, migraine et lassitude, laquelle en premier ? Des gestes et mouvements au bord de l’écroulement. Méchamment on attend ça, l’écroulement, honte, honte.

Mais pourtant, que dire d’autre ? Envie d’aller discuter avec eux, pour se sentir moins idiot, ne pas écrire avec quel regret on était là. Assénement, assentiment. Oui. Oui. Et des gestes perçus ici ou là comme peu vifs, retombants, sans véritable énergie, ce qui est faux bien sûr,  avis presque menteur donc. Tout se répète autour de cette tente blanche et magique,  tout se répète, tout se répète, du faux surprenant, rien ne s’approche d’un éclatement vivant, formidable. Rien. Du vif remuant qui fait du bruit, brûle les rétines. Comment, pourquoi se sentir contraint d’écrire ça ? Mystère.

Un martèlement qui même une fois chez soi, alléluia, fait souffrir, damned ! Pas compris, pas bien vu ? Littéralement anéanti, donc de la force quelque part, peut-être, sinon pas ces douloureux restes… Souffrance véritable, masochisme inexistant au résultat épuisant. Reconnaissance éventuelle d’un passage à côté, sans doute, peut-être. Politesse terne.

Aucun calme, matraqué et permanence de cette douleur : deux solutions, un talent fou ou l’inverse. Il y a des chances que la première l’emporte, et qu’apprendre reste à faire. Pluie de points d’interrogation, amabilité ou douleur, douleur de se vouloir aimable. Bref, du temps perdu. Pour moi.

 

Aujourd’hui Sauvage, Chorégraphie de Fabrice Lambert

Assistante : Hanna Hedman
Interprétation : Aina Alegre, Jérôme Andrieu, Mathieu Burner, Benjamin Colin, Vincent Delétang, Corinne Garcia, Hanna Hedman, Yannick Hugron
Lumières : Philippe Gladieux
Scénographie et costumes : Sallahdyn Khatir
Vidéo : Yann-Loïc Lambert
Musique : Marek Havlicek et Benjamin Colin
Régie générale : Christian Le Moulinier, Didier Alexandre et Florent Fouquet
Direction de production : Olivier Stora
Relations de presse : Patricia Lopez
Communication, logistique, administration : Margaux Boutet

Avec le Théâtre de la Ville dans le cadre de sa programmation Hors-les-murs, et le festival Faits d’hiver.

 

Du 6 au 9 février 2019 à 20h30

Durée 1h15 minutes

 

Centre Pompidou, Grande salle 

Place Georges-Pompidou

75004 Paris

www.centrepompidou.fr

 

Métro : Rambuteau (ligne 11), Hôtel de Ville (lignes 1 et 11), Châtelet (lignes 1, 4, 7, 11 et 14)
RER : Châtelet-Les-Halles (lignes A, B, D)

Bus : 29, 38, 47, 75

Vélib : station n°4020, face 27, rue Quincampoix, station n°3014, face 34, rue Grenier Saint-Lazare, station n°3010, 46, rue Beaubourg

Autolib : station 204, rue Saint-Martin, station 36, rue du Temple
Parking Centre Pompidou : accès au 31, rue Beaubourg

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