© Alice Brazzit
ƒ article de Toulouse
Nouvelle création du chorégraphe italien Alessandro Sciarroni qui choisit aujourd’hui d’explorer le rire sous toutes ses coutures.
Comme un joyeux rituel, le spectacle s’ouvre avec une ronde cadencée d’un groupe de neuf danseurs, une simple marche qui bat la mesure. Ils se regardent, se jaugent, semblent partager un secret commun et ignoré du public. Comme pour le jeu de la « barbichette » ils semblent attendre qui va craquer en premier. Puis les rires apparaissent et ne n’arrêteront pas (ou presque avant la fin du spectacle). Il est d’ailleurs tout à fait intéressant de se pencher sur ce phénomène physique, engageant tout notre corps mais aussi notre voix, comme une espèce de force extérieure délicate à contrôler. Le fou rire non maîtrisé et interminable, les petits rires, les grands éclats « malaisant », les moqueries, etc. On comprend vite que de ces premiers rires euphoriques et communicatifs avec le public, se déploient toutes les différentes facettes du rire jusqu’au rire les plus douloureux ou humiliants. Et du rire aux larmes il n’y a qu’un pas. Vaste sujet en somme qui en dit long sur le fonctionnement de l’homme en société mais également qui vient plonger dans l’intimité psychique et humaine.
Néanmoins nous constaterons que tous les danseurs n’ont pas la même maîtrise du rire. Certains arrivent à merveille à plonger dans ce paysage et ces relations tandis que d’autres, et la majorité, se contentent d’un jeu trop artificiel. Trop de rire sonnent faux – ce qui en soit raconte bien des choses sur une autre de ces facettes – et envahissent le spectacle sans pouvoir donc y déployer des moments de grâce et de justesse. Par moment, le spectacle a donc quelques difficultés à s’aérer, se réinventer, et nous captiver. Car si la réelle volonté de Sciarroni, comme il est stipulé, est de faire entrer le spectateur dans une euphorie « proche de la transe », nous en sommes bien loin et la proposition, bien que tout à fait intéressante n’est pas assez puissante pour que ce soit le cas.
© Alice Brazzit
Augusto, chorégraphie d’Alessandro Sciarroni
Danseurs (en alternance) : Massimiliano Balduzzi, Gianmaria Borzillo, Marta Ciappina, Jordan Deschamps, Pere Jou, Benjamin Kahn, Leon Maric, Francesco Marilungo, Cian Mc Conn, Roberta Racis, Matteo Ramponi
Musique : Yes Soeur!
Lumières : Sébastien Lefèvre
Collaboration aux mouvements et à la dramaturgie : Elena Giannotti
Consultants dramaturgie : Chiara Bersani, Peggy Olislaegers, Sergio Lo Gatto
Stylisme : Ettore Lombardi
Coach yoga du rire : Monica Gentile
Collaborateurs artistiques : Erna Ómarsdóttir, Valdimar Jóhannsson
Coach vocal : Sandra Soncini
Directrice technique : Valeria Foti
Casting, assistant et recherche : Damien Modolo
Du 16 au 20 avril à 20h
CENTQUATRE-Paris
5 rue Curial
75019 Paris
Réservations au 01 53 35 50 00
Métro Riquet (ligne 7), Stalingrad (lignes 2, 5 et 7), Marx Dormoy (ligne 12)
Gare Rosa Parks (RER E, T3b)
Bus 54 et 60
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