À l'affiche, Critiques // Adieu Ferdinand (Le Casino de Namur), écrit et mis en scène par Philippe Caubère au Théâtre de l’Athénée

Adieu Ferdinand (Le Casino de Namur), écrit et mis en scène par Philippe Caubère au Théâtre de l’Athénée

Déc 10, 2017 | Commentaires fermés sur Adieu Ferdinand (Le Casino de Namur), écrit et mis en scène par Philippe Caubère au Théâtre de l’Athénée

© Michèle Laurent

ƒ Article de Victoria Fourel

Des dizaines d’heures de spectacles, autant de personnages, un théâtre aussi autobiographique qu’absurde, Philippe Caubère trace un parcours atypique  depuis toujours, entre troupe et seul en scène, cinéma et théâtre, et le retrace une fois de plus dans cet Adieu Ferdinand.

Dire au revoir à Ferdinand, c’est, comme le dit l’acteur lui-même, une sorte de final flamboyant, de départ en fanfare. Et il y a, notamment dans le texte, de nombreux renvois à son public, à celui qui le suit depuis toujours. Philippe Caubère mène tranquillement Ferdinand dans ce dernier épisode, parfois    poétique, parfois plus osé et graveleux, toujours précis dans sa présence, dans la tendresse qu’il a pour ses personnages.

On ressent malgré tout un léger étirement des temps, moins de sautillements et de verve, moins de surprise. Peut-être la conséquence d’un désir d’une plus grande tranquillité, d’adapter cette improvisation vieille de nombreuses années à son état d’esprit d’aujourd’hui. Et ce changement entraîne forcément des temps plus longs, moins de changements de lieux d’action, moins de travail sur le corps et sur le mime. Et c’est bien cela qui attire chez Caubère, à la fois les admirateurs de la première heure comme les nouveaux spectateurs. Il est normal que tous ces épisodes aient leurs spécificités, leurs défauts, mais l’on ne peut que comparer, et c’est parfois dangereux.

Sur scène, le vide, une chaise, beaucoup d’imagination. Tout ce qui fait le sel des spectacles du comédien est là. Une histoire de Ferdinand plus fixe, donc, mais à la démarche intéressante. De très longues conversations, parfois des soirées entières relatées dans le spectacle, qui jouent sur l’enfermement du personnage dans un lieu que peut-être il aimerait quitter. On joue sur le décalage des acteurs avec le monde réel, sur celui de Ferdinand aussi, avec ceux qu’il croise.

C’est un épisode sur la famille, sur le poids des racines, peut-être, aussi. Sur les longues invitations et sur la politesse, sur les clichés que l’on porte sur les uns et sur les autres, sur les attaques contre les artistes, qu’il faut encaisser un peu chaque jour. Si le spectacle en lui-même n’est pas le plus surprenant, le plus virevoltant, les sujets, eux, sont multiples et heureux, troublants. On peut aimer ou non la forme de ce texte, on peut regretter d’autres images de Ferdinand, mais il y a vraiment de quoi s’accrocher à cette partie d’adieu.

Adieu Ferdinand (Le Casino de Namur)

Texte et mise en scène  Philippe Caubère

Avec  Philippe Caubère

Assistant à l’écriture  Roger Goffinet
Lumière  Claire Charliot
Son  Mathieu Faedda

Du 5 décembre 2017 au 14 janvier 2018
Le mardi à 19h
Le mercredi, vendredi et samedi à 20h
Le dimanche à 16h

Théâtre de l’Athénée – Louis Jouvet
Square de l’Opéra Louis-Jouvet
75009 Paris

Réservation 01 53 05 19 19
www.athenee-theatre.com

Be Sociable, Share!

comment closed