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Adieu Ferdinand ! (Clémence), écrit et mis en scène par Philippe Caubère, au Théâtre de l’Athénée

Déc 11, 2017 | Commentaires fermés sur Adieu Ferdinand ! (Clémence), écrit et mis en scène par Philippe Caubère, au Théâtre de l’Athénée

  © Michèle Laurent

ƒƒƒ Article de Victoria Fourel

Deux contes composent cet épisode des aventures de Ferdinand, qui fait écho à l’autre partie actuellement jouée par Philippe Caubère à l’Athénée, Le Casino de Namur, sans pour autant en être une introduction ou une suite. Adieu au personnage, dernier spectacle dont Ferdinand est le héros, le comédien continue et termine son seul en scène physique et fantaisiste.

L’intérêt de créer cet Adieu Ferdinand ! (Clémence) en deux parties permet avant tout un portrait intéressant de ce personnage. Dans Le Casino de Namur, il est plus discret, plus en écoute, moins sautillant, moins jouissif, mais peut-être aussi plus naturel. Dans Adieu Ferdinand ! (Clémence), il est drôle, insupportable, roublard, touchant, misanthrope sur les bords. Belle idée que celle de donner ce contour en plusieurs morceaux à ce personnage. Belle idée car les deux parties sont très différentes, dessinant des facettes opposées du double familier de Philippe Caubère. On a une préférence pour le texte de Clémence, et notamment sur le premier conte, La Baleine. Décidé à répondre à un désir sexuel envers quelqu’un d’autre que sa femme Clémence, Ferdinand entend faire preuve d’honnêteté et prévient sa compagne, soucieux de respecter ses vœux maritaux. Evidemment, cette conversation et cette infidélité déclenchent des doutes, des pseudo-débats idéologiques sur le couple, des larmes un peu excessives… Il y a une grande poésie dans les personnages de La Baleine, et dans l’humour parfois graveleux mais vraiment juste de cet épisode. Ferdinand et Clémence ont beau être ouverts, amoureux, libres, face à la notion de fidélité, on paraît moins sûr de soi.

Dans ce spectacle, on apprécie particulièrement l’énergie des changements d’espaces et de lumières, le découpage de la scène pour matérialiser les lieux, le nombre de personnages présents au fur et à mesure de l’histoire. On apprécie donc tout ce qui fait le sel des seuls en scène de Philippe Caubère. Il y a aussi l’usage de la répétition pour déclencher les rires (nombreux) du public. Le fait de partir en vacances dans une très petite voiture n’est drôle que si tout le monde remarque que cette voiture est très petite. Le fait de prendre ces vacances dans un camp de naturistes n’est drôle que si nous est sans cesse rappelée la nudité des gens que l’on croise. La folie croît dans les récits de Ferdinand, il s’agite de plus en plus, avance et recule, mélange sa vraie vie et la place de la littérature à l’intérieur, et intègre de plus en plus le public dans son jeu solitaire mais plein d’une foule de personnages.

Ce n’est pas un adieu à la scène, mais bien la fin des récits de Ferdinand. Il s’agit de la clôture d’un cycle, mais pas d’une carrière. L’envie de monter sur scène, de jouer encore ces textes et d’autres est toujours présente chez le comédien Caubère. Simplement, c’est l’auteur Caubère qui referme un livre. On ose dire que c’est pour le mieux, tant les deux épisodes sont différents et inégaux, et tant Ferdinand en a dit et en a fait. L’acteur rejouera peut-être ses aventures, mais en tout cas, elles sont racontées. Elles ont fini d’être racontées.

 

Adieu Ferdinand ! (Clémence)

Ecrit et mis en scène par Philippe Caubère

Assistant à l’écriture  Roger Goffinet
Lumière  Claire Charlié
Son  Mathieu Faedda

Du 2 décembre 2017 au 14 janvier 2018, du mardi au dimanche
Le mardi à 19h, le mercredi, vendredi et samedi à 20h, le dimanche à 16h

Durée 2h15 sans entracte

Théâtre de l’Athénée
Square de l’Opéra Louis-Jouvet
75009 Paris

Métro Opéra, Havre-Caumartin, RER A Auber

Réservation 01 44 95 98 00

www.athenee-theatre.com

 

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