Critiques, Evènements // À nos combats, conception et chorégraphie de Salia Sanou, Théâtre de la Ville-Sarah Bernhart, Paris

À nos combats, conception et chorégraphie de Salia Sanou, Théâtre de la Ville-Sarah Bernhart, Paris

Juin 25, 2024 | Commentaires fermés sur À nos combats, conception et chorégraphie de Salia Sanou, Théâtre de la Ville-Sarah Bernhart, Paris

 

© Nadège Le Lezec

 

ƒƒƒ article de Nicolas Brizault-Eyssette

À nos combats a été inspiré à Salia Sanou par un combat de boxe historique pourrait-on dire, et nommé The Rumble in the Jungle (grosso-modo La bagarre dans la jungle) qui a eu lieu le 30 octobre 1974, opposant en 1974 au Congo (RDC) les boxeurs Américains Mohamed Ali et George Foreman, pour le titre de champion du monde poids lourds de boxe anglaise. Dans un article paru dans Jeune Afrique le 9 novembre 1974 « L’enjeu était autrement plus important et le Zaïre a démontré à cette occasion sa capacité d’organiser à la perfection une compétition sportive du plus haut niveau ».

Un sujet donc extrêmement fort, historique presque. Un maître de cérémonie donne l’ambiance dès le départ, nous dit où nous sommes, ce qui va se passer devant nous. Il est là tout du long, entraîne et fait résonner la salle.

Sur scène, quatre boxeurs, deux hommes deux femmes. Bientôt réunis par vos voisins, juste assis à côté de vous, des spectateurs lambda, sympathiques et qui discutent comme vous avec celui ou celle avec qui ils sont venus voir ce spectacle. Ils sont donc dans la salle et rejoignent plusieurs fois la scène, pour se mettre autour des mains les rubans pour « boxer ». Un musicien est au-dessus de la scène, avec ces multiples batteries, dans les airs presque, dans les airs tout court. Et naît une ambiance fabuleuse. Il faut crier en rythme, chanter, psalmodier presque.

On suit où on ne suit pas ces cris, selon l’humeur, si l’on veut être avec ces équipes, d’un côté ou de l’autre, avec tous, ou rester en face. Peu importe, une certaine positivité est là. Evidente.

Surprise. La boxe ? Connais pas. Quelle idée… Un rythme ? Une certaine beauté, une qualité visuelle ? Eh bien oui, ce soir la violence se mue en danse étrange, belle, prenante. À tel point qu’il sera difficile, une fois le spectacle terminé, de quitter la salle, de retrouver le vrai monde.

Jamais cru qu’un tel spectacle pouvait parler à ce point. Le choix hasard Balthasar est tombé sur une surprise positive. Tant mieux. Comme si on avait été rechargé par ces coups absents ou lents, transformés en gestes, en approches. Furie de l’un à l’autre mais ayant glissé vers une danse bonne où moins bonne ici ou là, professionnels ou non sur scène, mais le résultat est incroyable, splendide.

 

© Nadège Le Lezec

 

À nos combats, conception et chorégraphie de Salia Sanou

Texte de Dieudonné Niangouna

Musique : Losso Keita, Macéo Parker, Valentin Stip, Victor Démé, Fela Kuti, Manu Dibango, Grand Kalle

Lumières : Marie-Christine Soma

Régie générale : Rémy Combret

Régie lumières : Raphaël De Rosa

Avec : Ousséni Dabaré, Marlène Guivier, Jérôme Kaboré, Fatou Traoré

et les amateurs et amatrices Gabriela Aranguiz, Valérie Arbib, Louise Barzilay, Florine Bernardin, Nadia Charikhi, Sija Chen, Rosa Cisse, Édith Clavel, Amadou Diaby, Esther Ebbo, Nina Gonzalez, Olena Havrylchyk, Amir Kerkour, Élodie Leconte, Anne-Marie Lescastreyres, Sophie Mariez, Delphine Mayeko, Nour Noomane, Dominique Padeau, Michaël Pedreny, Monica Prada, Gilles Renaud, Jacqueline Samulon, Aida Sarr, Michèle Treillet, Aref Yasen

Maître de cérémonie : Soro Solo

Musique live : Séga Seck

 

Du 21 au 23 juin 2024 à 19h

Le 24 juin 2024 à 20h

Durée : 50 minutes

 

TDV-Sarah Bernhardt

2 place du Châtelet

75004 Paris

Réservations : 01 42 74 22 77

www.theatredelaville-paris.com

 

 

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