C’est sous la coupole du Théâtre Français qu’Eric Ruf, désormais administrateur de la Comédie-Française, exposait non son programme mais ses intentions pour les années de son mandat. Taclant au passage Muriel Mayette quand il exprime son désir de trouver « de nouveaux metteurs en scène pertinents capables d’une lecture du présent et qui n’aient pas peur du spectacle. » (Sic). Souhaitant également que la Comédie Française s’inscrive de nouveau dans l’histoire du Festival d’Avignon. Et tourne davantage. L’utopie d’une « fabrique de spectateur » n’est réalisable selon lui qu’en « mutualisant les services pour mutualiser le rêve » où le fond et la forme importent tout autant. Et le scénographe prend le pas quand il exprime le souhait de doter la Comédie Française d’une nouvelle salle, dans le type des ateliers Berthier, afin d’expérimenter un nouvel outil de présentation adéquat pour les metteurs en scènes et le répertoire. « Quand l’espace n’est pas bon, le sens ne l’est pas non plus ». Un nouveau lieu qui espère t-il permettrait l’invitation de compagnies (voire un festival de troupes européennes). Il n’exclut pas non plus la collaboration avec d’autres scènes nationales. Pour Eric Ruf c’est aussi l’avenir de la Maison qui se joue avec ce nouvel outil. Et semble résumer son action à venir. Mais, on le sait, cette nouvelle salle est un serpent de mer qui se heurte déjà et se heurtera sans doute à des problèmes budgétaires. L’opiniâtreté affirmée d’Eric Ruf suffira-t-elle à débloquer la situation… ? Ou n’être que vœu pieux ?

Denis Sanglard

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